Rôle et missions : découvrir les tâches d’une AVS en milieu scolaire

132 000. Ce n’est pas le tirage du loto ni la fréquentation d’un festival, mais le nombre d’élèves accompagnés chaque année en France grâce à l’engagement des AESH. Depuis la réforme de 2019, ces professionnels disposent d’un contrat spécifique, distinct des anciens statuts d’assistant d’éducation. Précaires, renouvelables, leurs missions demeurent pourtant souvent méconnues, même au sein de la communauté éducative, malgré les lignes claires de la loi de 2005 qui impose le droit à l’inclusion scolaire.

Le rôle clé de l’AESH auprès des élèves en situation de handicap

L’arrivée de l’AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), qui remplace progressivement l’AVS, marque une rupture dans la façon de concevoir l’école inclusive. L’AESH s’ajuste à chaque élève, mais opère toujours en lien étroit avec l’éducation nationale et l’équipe pédagogique.

Accompagner, soutenir, adapter : le quotidien de l’AESH, c’est de répondre à des besoins multiples, qu’ils soient moteurs, sensoriels ou cognitifs. Il ne s’agit pas d’assurer une simple présence rassurante. L’AESH rend l’apprentissage accessible, encourage l’autonomie, et construit des repères stables. En classe ordinaire comme en ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire), il ajuste son accompagnement selon le projet personnalisé de scolarisation de chaque élève.

Pour illustrer la diversité des modes d’accompagnement, voici comment le dispositif s’organise :

  • AESH-i : un accompagnement individuel dédié à un seul élève.
  • AESH-m : un accompagnement mutualisé, partagé entre plusieurs élèves.
  • AESH-co : un accompagnement collectif, généralement au sein d’une ULIS, pour un groupe d’élèves.

Cette variété de statuts affine la réponse aux besoins des élèves. Héritier direct de l’AVS, l’AESH s’impose comme un rouage central dans l’école. Son action ne se limite pas à l’élève accompagné : elle transforme aussi la dynamique de l’établissement. L’AESH, ce n’est pas un simple “plus” ; c’est la preuve concrète que chaque élève, quel que soit son parcours, a droit à une place pleine et entière.

Quelles missions concrètes au quotidien en milieu scolaire ?

L’auxiliaire de vie scolaire (AVS) devient un point d’appui précieux entre l’élève en situation de handicap, les enseignants et tous les acteurs de l’école. Sous la responsabilité de l’enseignant, il ajuste son intervention, parfois en temps réel, pour accompagner des situations uniques. Tout s’inscrit dans le projet personnalisé de scolarisation (PPS), construit avec l’équipe éducative et la famille.

En classe, l’AVS œuvre concrètement à rendre l’apprentissage accessible. Il peut :

  • Aider à la prise de notes ou reformuler des instructions pour clarifier le travail demandé.
  • Adapter le rythme d’exécution ou accompagner l’élève dans l’utilisation d’outils spécifiques.
  • Assister lors de gestes techniques : installation, manipulation de matériel, ajustements pratiques.

Mais l’action de l’AVS ne s’arrête pas aux portes de la salle de classe. Sur les temps périscolaires, il favorise la participation à la vie sociale de l’élève : aide aux déplacements, accompagnement à la cantine, échanges dans la cour. Il participe également aux réunions de suivi, complète les documents de liaison (GEVA-Sco) et partage ses observations avec l’équipe éducative.

Lors des sorties, des stages ou des voyages scolaires, il assure la continuité de l’accompagnement. Son implication, aux côtés des enseignants, de la famille et parfois de l’ULIS, façonne une dynamique collective. Chacun ajuste sa posture pour soutenir l’inclusion scolaire et accompagner l’enfant vers plus d’autonomie.

Accompagner, soutenir, favoriser l’autonomie : un engagement sur plusieurs niveaux

Accompagner un élève en situation de handicap ne relève jamais de l’improvisation. Depuis 2019, la fonction d’auxiliaire de vie scolaire s’est transformée : place désormais à l’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH), un métier mieux défini, structuré en différents modes d’intervention : individuel (AESH-i), mutualisé (AESH-m) ou collectif (AESH-co) en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS).

La CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) statue sur le besoin d’accompagnement, sur la base du dossier étudié par la MDPH. Ce choix s’intègre dans le projet personnalisé de scolarisation, véritable feuille de route du parcours de l’élève. Côté organisation, les AESH agissent sous la coordination du PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisé), qui assure une répartition équilibrée des ressources et permet d’ajuster l’accompagnement au plus près des réalités de chaque établissement.

Selon chaque situation, l’AESH adapte son intervention : il peut être l’appui discret d’un élève, partager son temps entre plusieurs enfants, ou se consacrer à un groupe en ULIS. Ce qui ne change pas, c’est l’objectif : soutenir l’autonomie, renforcer les apprentissages, donner vie à l’école inclusive. Certains AESH expérimentés épaulent les nouveaux arrivants, transmettent leurs méthodes et participent à faire évoluer l’ensemble de l’équipe pédagogique.

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Pourquoi choisir le métier d’AESH ? Perspectives et valeurs d’un accompagnement humain

Choisir le métier d’AESH, c’est s’engager dans une voie singulière : accompagner, au quotidien, des enfants ou adolescents en situation de handicap et être au cœur du projet d’école inclusive. Au fil des missions se dessine une conviction forte : l’éducation doit rester accessible à tous. Ce métier mobilise des qualités humaines : écoute, patience, sens du contact et travail en équipe. Les recrutements se font via les rectorats ou les DSDEN, sous contrat de droit public, renouvelable trois fois avant d’ouvrir droit à un CDI.

L’accès à la fonction repose sur l’obtention du DEAES (diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social) ou sur une expérience significative comme AVS. Dès l’embauche, une formation initiale de 60 heures est prévue, suivie de modules complémentaires et de formation continue. La rémunération, alignée sur la grille de la fonction publique, bénéficie parfois de revalorisations ou de primes exceptionnelles. Le temps de travail varie selon les besoins, pouvant aller du temps partiel au temps plein.

Au-delà du contrat et des horaires, la fonction ouvre des perspectives : certains AESH évoluent vers d’autres métiers du social ou de l’éducation, grâce à la VAE ou par la voie des concours internes. S’engager auprès des élèves en situation de handicap, c’est choisir une aventure humaine où chaque jour compte, où la confiance et l’autonomie se construisent pas à pas. Les trajectoires changent, les regards évoluent, et parfois, une rencontre bouleverse le cours d’une scolarité, ou d’une vocation.

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